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COMITÉ JEUNESSE

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Le phénomène alarmant des entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC)

Le phénomène alarmant des EPC

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS, 2016), la résistance aux antibiotiques représente actuellement une des menaces les plus redoutables atteignant un niveau de dangerosité très élevé, à l’échelle mondiale. À l’heure actuelle, un des mécanismes de résistance les plus préoccupants est lié à la production d’enzymes appelées carbapénémases par les EPC (Boutet et al., 2012). Ces bactéries multirésistantes découvertes il y a plus de 20 ans ne cessent de se développer dans le monde entier, tout comme au Québec (Lepelletier et al., 2015).

Les entérobactéries

Les entérobactéries sont des bacilles Gram négatifs présents dans la flore gastro-intestinale. Toutefois, il est possible de les trouver dans divers spécimens cliniques (urine, expectorations, etc.) (Boivin et al., 2016). Une EPC produit des carbapénémases ayant une activité hydrologique au contact des antibiotiques. Elle les détruit, les rendant ainsi inefficaces ou peu efficaces. Ce phénomène provoque une résistance bactérienne envers l’antibiotique. Elle concerne les carbapénèmes et les autres antibiotiques de la famille des β-lactamines (Falagas et al, 2014). Ce phénomène est très inquiétant, car les EPC rendent inactifs les carbapénèmes, des antibiotiques utilisés en dernier recours pour traiter une infection.

Bactéries hautement résistantes aux antibiotiques

Les EPC sont considérées comme des bactéries hautement résistantes aux antibiotiques pour quatre raisons principales. Tout d’abord, les gènes codant pour la production d’une carbapénémase peuvent se transférer dans diverses espèces d’entérobactéries. De plus, elles causent une multirésistance envers plusieurs antibiotiques couramment utilisés. Donc, un risque de diffusion épidémique leur est associé autant en milieu hospitalier que dans le milieu communautaire (Lepelletier et al., 2015). Finalement, leur émergence contribue à leur complexité.

Une infection par EPC a plusieurs conséquences importantes sur la santé, notamment en raison d’options thérapeutiques limitées (Friedman et al., 2017 ; Muntean et al., 2016). Les cliniciens doivent donc recourir à des antibiotiques plus anciens, parfois moins efficaces, ayant plus d’effets indésirables et étant parfois même toxiques pour l’être humain (Bioquell, 2016). De plus, les taux de mortalité et de morbidité associés aux EPC sont notablement élevés, avoisinant les 40 à 50 % pour la mortalité, en plus de contribuer à la prolongation de la durée moyenne des séjours hospitaliers (Abbas et al., 2012 ; CDC, 2015 ; Tägden et Giske, 2015). Ces conséquences entraînent inévitablement des coûts financiers importants (Vasoo et al., 2015).

Enseignement infirmier

Les EPC représentent sans l’ombre d’un doute une menace majeure pour la santé publique mondiale (Nordmann, Naas et Poirel, 2011). Il est donc prioritaire que l’infirmière souligne auprès de sa clientèle l’importance de son adhésion à suivre les traitements médicamenteux afin d’éviter une résistance bactérienne. Sans surprise, la mise en place de précaution de base, tel le lavage des mains, est aussi une solution gagnante et peu difficile à faire. Finalement, il est essentiel de redoubler d’efforts dans l’administration requise, judicieuse et efficiente des antibiotiques.

Stéphanie Drouin, inf. M. Sc. (c.)
Membre du Comité jeunesse ORIIMCQ

Caroline Lemay, inf. M. Sc.
Présidente du Comité jeunesse ORIIMCQ

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